Je suis Mickaël, psychopraticien en hypnose. J'ai allié l'hypnose directe aux théories comportementales et cognitives pour l'accompagnement de mes clients. Sur ce site, je partage mes idées et mes réflexions.
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La communication dans une séance d'hypnose
Je pense que la séance d'hypnose commence avant la séance. En quelque sorte, au moment où la personne prend rendez-vous avec moi, au téléphone, elle entre déjà dans un processus de réflexion concernant son changement.
La prise de rendez-vous n'est pas le début de la démarche. Pour en arriver à la prise de rendez-vous, il faut déjà avoir fait mûrir l'idée de la séance, l'envie et la motivation.
En fait, c'est le début pour moi, praticien, mais pas pour le client. C'est à la prise de rendez-vous que mon travail de communicant s'enclenche.
J'ai déjà fourni un travail de communication en amont, par le contenu de mon Facebook et de mon site professionnel, mais mon rôle "formel" de praticien démarre à la prise de rendez-vous. C'est là que je suis en contact direct avec mon client.
La prise de rendez-vous est essentielle dans la démarche d'hypnose. Parce que l'hypnose c'est aussi une pratique de communication. Donc le praticien en hypnose est un communicant.
Un praticien en hypnose qui ne communique pas, ne peut pas faire d'hypnose. La communication, dans l'hypnose, c'est comme la farine pour le boulanger. C'est un ingrédient irremplaçable.
Communiquer, ça passe par la parole, les mots, mais aussi par le non-verbal. Si la communication est mauvaise, la séance d'hypnose sera mauvaise. Avec une mauvaise farine, on ne fait pas du bon pain. Mon analogie peut paraître simpliste et même stupide, mais elle ne l'est pas.
Si je sais communiquer, j'ai acquis la base de l'hypnose.
Un client qui se retrouve face à un bon communicant est un client qui entre dans une démarche de changement. Et pour communiquer de manière efficace avec son client, un praticien doit utiliser une méthode. Car contrairement à ce que l'on croit la communication efficace n'est pas naturelle, innée.
Mais alors quelles sont les étapes pour une communication efficace dans la pratique de l'hypnose, (et dans la relation d'aide en général) ?
Premièrement, les clients viennent voir un être humain, pas un robot. On entend de nombreux praticiens parler de neutralité émotionnelle.
Que signifie être neutre ? Certains parlent de ne pas "avoir" d'émotion, pour éviter des notions telles que le contre-transfert du praticien. Sérieusement ? Ne pas avoir d'émotion ? C'est possible si on n'est pas psychopathe ?
Il est peut-être temps d'arrêter de confondre contre-transfert et neurones miroirs.
Avoir de l'empathie envers une autre personne n'est pas la preuve d'un contre-transfert. C'est juste accepter d'être humain.
Développer une relation empathique avec un client n'est pas dramatique, bien au contraire. C'est rassurant, c'est apaisant, et ça ouvre au dialogue et à la collaboration. Ceux qui prônent la neutralité totale se transforment en robot, ils n'ont rien compris à l'accompagnement.
En hypnose nous parlons de transes et de suggestions. C'est un peu le cœur de notre métier. Avec le temps, j'en arrive à la conclusion que trop de neutralité émotionnelle tue le rapport collaboratif. Trop de neutralité émotionnelle ferme la transe, elle devient inexploitable. Dans une transe fermée la personne a l'esprit dispersé, "défocalisé" de son objectif, ou plus simplement de ce qui lui est dit. Un peu comme quand vous ne parvenez pas à suivre une discussion.
Je vous pose la question, avez-vous envie de vous livrer à un médecin qui aurait perdu toute humanité, qui vous recevrez de manière mécanique, sans expression faciale, ou l'air complètement robotisé ?
Il est clair que non.
La neutralité émotionnelle, c'est éviter coûte que coûte de ressentir des émotions dans le rapport avec le client.
Le praticien qui bloque tout accès à ses ressentis, à ses émotions, devient insécurisant pour le client. Il ne peut pas avoir confiance en lui.
Une personne qui vient faire de l'hypnose ne sait généralement pas où elle va, par définition.
A cause de ce qu'on en montre à la télévision, l'hypnose est une pratique mystérieuse. Le mystère c'est plein de doutes, et de flou. Si en plus la personne se retrouve face à un robot, à l'écoute, certes, mais sans émotion ni sentiment, il est clair que l'écoute ne l'emportera pas, car il a perdu son humanité.
Un praticien qui dit : "ok" sans reflet d'émotion ou empathie à une personne qui vous raconte son viol, n'est pas possible.
Il est nécessaire pour la personne de se retrouver en face de quelqu'un qui lui ressemble, qui fait partie du groupe "humain". Un être humain a besoin de ne pas se sentir trop différent de son interlocuteur.
Ça, c'est un premier point.
L'autre point est que l'objectif du praticien devrait toujours être de permettre à la personne d’accueillir ses suggestions dans des conditions optimales.
En tant que praticien, il me revient d'installer ces conditions. Ce n'est pas au client de mettre du sel dans la pâte que prépare le boulanger pour faire son pain.
Pour installer un bon climat de confiance il y a des points importants à prendre en compte. Ils sont les suivants :
La sécurité. Une personne qui se sent en sécurité pourra se détendre physiquement et mentalement, et s'ouvrir à la transe hypnotique et aux suggestions.
C'est la base. C'est un élément du "socle" dont je parle souvent.
Qu'est-ce qui met la personne en sécurité ? L'environnement dans lequel elle se trouve. Le verbal et le non-verbal du praticien qui la reçoit. Ce que le praticien dégage. Son rythme de voix, son énergie. Son attitude.
Sa sympathie. Une personne sympathique est une personne perçue comme "fiable". Elle est agréable, elle n'est pas agressive. Elle ne nous met pas en "danger", en insécurité.
J'ai longtemps cru que la thérapie provocatrice était une bonne pratique psychothérapique. Je ne le pense plus aujourd'hui, je la juge trop violente, agressive.
Que ressentez-vous lorsque vous vous retrouvez en face d'un individu de mauvaise humeur, qui ne sourie pas, qui souffle, qui fronce les sourcils, etc. ? Vous voulez la fuir ou entrer en confrontation avec elle. Dans les deux cas, elle ne permet pas une démarche d'accompagnement. La confrontation n'inspire pas...
La confiance. Face à une personne qui ne vous inspire pas confiance (comme par exemple le médecin qui ne fait plus preuve d'aucune humanité) vous voulez fuir, et c'est normal. Face à un danger potentiel, un inconfort, notre cerveau nous ordonne la fuite.
Dans l'insécurité, nous nous fermons et nous fuyons. Surtout, nous ne voulons pas parler, de peur de ne pas être écouté, entendu, pris au sérieux.
L'écoute de notre interlocuteur est importante dans la relation d'aide. Cette écoute est essentielle quand nous ressentons de la souffrance. Et dans l'écoute, nous recherchons une compréhension de l'autre. Nous avons besoin que l'autre nous comprenne, sans jugement. Là encore, l'écoute et la libre expression augmente le sentiment de sécurité.
Montrer au client qu'il est écouté et entendu est primordial. Pour cela, le questionnement est l'outil le plus puissant du monde. Je pose une question "ouverte" et quelle que soit la réponse fournie, je l’accueille.
Pour prouver mon écoute, j'utilise la reformulation et le résumé de synthèse.
La reformulation permet au client d'entendre d'une autre bouche que la sienne, et d'une autre voix, les idées qu'il exprime. S'entendre dire ce qu'on pense, c'est une bonne manière de trier ses idées, de prendre conscience de ce qui se joue à l'intérieur de nous, et de ce qui se répète à longueur de temps.
Lorsque le praticien résume ce que dit le client, régulièrement au cours de la séance, ce dernier a le sentiment d'être compris.
La compréhension de l'autre à notre égard nous sécurise, et rend sympathique notre interlocuteur. Nous pouvons lui accorder notre confiance, il nous écoute et nous comprend...
Voyez-vous le cercle vertueux qui se construit sous nos yeux ? C'est le message que je voulais passer aujourd'hui, dans cet article, et rendre compte de l'importance d'une bonne communication au sein d'une séance d'hypnose.
C'est un sujet que je développerai prochainement.
En attendant, prenez soin de vous et à bientôt.
Mickaël Ferriz - 06 13 23 21 49 (Appels ou messages)
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