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L'origine ou les causes, dans l'hypnose cognitive et comportementale



Introduction


Le travail sur l'origine ou les causes en psychologie a toujours suscité des débats. Et d'une manière générale, il y a deux approches. Celle du " La cause et l'origine, la comprendre va tout régler" et celle du "On se fout du pourquoi, ce qui importe c'est comment on va avancer".


La première pensée, très analytique, est encore très présente, notamment en France et en Argentine. La seconde, de plus en plus courante, est le résultat des travaux de l'école de Palo Alto d'où sont nées les thérapies stratégiques (voir Nardone, par exemple), l'hypnose de Erickson (et bien-sûr l'hypnose Ericksonnienne) et la programmation neurolinguistique (de Bandler et Grinder).


Entre les deux, il y a les psychologues comportementalistes et cognitivistes. Vous pouvez vous diriger vers les travaux d'Albert EllisAaron BeckJeffrey YoungJean Cottraux ou encore Jacques Van Rillaer.


L'idée que je vais développer très succinctement ici découle de l'influence qu'ont eu sur moi les travaux en psychologie cognitive et comportementale, de ma pratique en cabinet, et aussi de mes propres réflexions sur l'hypnose et l'accompagnement.


Cette idée témoigne de ce qui me semble le plus logique aujourd'hui, mais elle n'est pas définitive et évoluera dans le temps.


Elle porte sur l'importance d'un événement, ou plutôt sur l'origine ou la/les causes d'une problématique d'ordre émotionnel. Je ne parle pas ici de troubles psychotiques graves, ou état-limite, dont l'organisme et la neurologie tiennent une place importante. Mais plutôt d'anxiété généralisée, d'état dépressif, de manque de confiance, de jalousie, d'addictions diverses, etc., bien que ces problématiques puissent évidemment être graves.


Je sais l'importance de l'organisme et de l'hérédité dans les problèmes émotionnels, même si je n'en parle pas ici, préférant me contenter de la part psychologique de chaque problème.


L'origine ou les causes, dans l'hypnose cognitive et comportementale

Ce qui "donne" de l'importance à un événement, ce n'est pas l’événement en lui-même, mais ce qu'il signifie et ce qu'on se répète sans cesse à propos de lui.


La thérapie cognitive et comportementale a développé un modèle de questionnement pointu, qui, aujourd'hui, croisé à d'autres formats, constitue une partie importante de mes séances d'hypnose. La question stimule la réflexion, provoque la focalisation interne et mène à la remise en question.


Nous pensons par habitudes, de manière automatisée, sans plus vraiment accorder d'importance à ce contenu que nous croyons vrai, réaliste. Demander à la personne des précisions (par le questionnement) concernant ce qu'elle pense, permet de rompre ces habitudes de pensées. Et c'est déjà de l'hypnose. De l'hypnose conversationnelle, si on veut.


En questionnant la personne d'une manière ouverteneutrestratégique et socratique, on ouvre des portes et on remonte très vite à des événements précis du passé, aux possibles causes de nos problèmes ou à leur origine éventuelle.


Lorsqu'on pratique une méthode d'accompagnement, comme l'hypnose par exemple, on se rend compte de l'impact que les choses passées ont sur nos vies. Toutes les disciplines de psychothérapie sont à peu près d'accord sur cela. Le problème est qu'il existe une confusion à ce sujet.


On croit que c'est l'événement qui crée le problème, les crises d'angoisses, la boulimie, l'addiction ou encore la déprime. Sauf que non, ça ne fonctionne pas ainsi. Ce que crée l'événement déclencheur, c'est justement le déclenchement d'un dialogue interne spécifique, d'une manière précise de penser et de ressentir.


Le truc ce n'est pas de remonter sans arrêt plus loin, ou de creuser encore et encore. Il est à la mode de partir à la recherche d'un événement, traumatique ou autre, et d'attendre que les choses se modifient d'elles-mêmes, sous prétexte que c'est fait, sous prétexte qu'on est remonté jusqu'à l'origine du problème.


Il est vrai que restructurer un élément traumatique ou difficile, survenu dans le passé est toujours bien. Parfois ça libère, et c'est tant mieux. Il y a certainement un côté libérateur à revivre une situation que nous n'avons pas su/pu contrôler dans le passé. Mais c'est ce qui a été dit de cet événement, ce qui a été imaginé de cet événement qui construit les schémas de pensées et les croyances, pas la situation, ou l'événement en lui-même.


Sur ce point, le travail conscient a beaucoup d'importance. On le voit d'ailleurs dans de nombreuses thérapies qui misent tout sur l'origine du problème. Dans ce type de travaux, souvent analytiques, on part d'un postulat Freudien : si on remonte jusqu'à l'origine du problème, les symptômes n'ont plus lieu d'être et disparaissent.


Résultat, si les "symptômes" ou "problèmes" persistent, c'est que nous ne sommes pas remontés assez loin, que nous n'avons pas creusé assez profond. Et c'est là où se situe l'erreur, à mon sens. C'est la répétition qui constitue les schémas de pensées anxiogènes, dépressives, etc. C'est la répétition de l'interprétation qui a été mise en place depuis l'événement originel qui est a causé le cercle vicieux, le fonctionnement psychique automatisé (le schémas !), pas l'événement originel. C'est peut-être contre-intuitif, ça l'est sûrement d'ailleurs.


La répétition est maître dans notre vie psychique. C'est par répétition que nous apprenons, et par ancrage. Mais l'ancrage, ou le conditionnement, est maintenu aussi et surtout par les images mentales et les pensées qui nous traversent l'esprit au moment de l'activation.


Dans ce sens travailler sur ce qui se dit, sur ce qui se répète, sur les distorsions cognitives, et donc les schémas de pensées, est je crois, la clef du changement. Tout du moins dans l'hypnose que je pratique.


Dans le cas spécifique des schémas primaires (les plus profonds), il est possible de croire que comprendre leur origine est un travail optionnel. Dans le sens où restructurer les pensées et les schémas moins profonds, déstructure déjà en partie le/les schémas primaires. Et que d'une manière générale, un schéma primaire ne sera jamais entièrement rompu selon les dires de Young, grand spécialiste des schémas précoces d'inadaptation.


Enfin, comme je le disais un peu plus haut, ma réflexion évoluera au cours de ma pratique. Il faut attendre, et voir, si je puis dire :)

Merci de m'avoir lu.

Prenez soin de vous.

Mickaël Ferriz - 06 13 23 21 49 (Appels ou messages)


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